

L'ARCHÉOLOGIE TERRESTRE
Sur l’ensemble du territoire urbain d’Arles, l’équipe du musée conduit ou participe à des fouilles programmées, et intervient également dans le cadre de fouilles d’urgence. Les opérations d’archéologie préventive, quant à elles, sont menées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ainsi que des organismes agréés extérieurs au musée (Mosaïques Archéologie, Hadès).


Avant que la ville ne mette en place à compter de 2012 un suivi systématique de ses travaux par des opérateurs d’archéologie préventive, le musée était amené à réaliser des opérations archéologiques d’urgence.
Ces interventions ont permis des découvertes majeures pour la compréhension de l’urbanisme antique : portion de voie romaine rue de la Calade (2009), niveaux d’occupation du VIe siècle dans le théâtre antique (2010), segment de rempart de l’Antiquité tardive rue du Cloître (2012), ou encore, en 2015, le prélèvement du plus grand chapiteau jamais découvert en Gaule, trouvé dans la cave d’un particulier place Jean-Baptiste Massillon et intégré depuis aux collections.
En parallèle, le musée participe à des projets de recherche d’envergure.
Ainsi dans le cadre de la fouille programmée portant sur la cathédrale paléochrétienne de l’enclos Saint-Césaire, dirigé par Marc Heijmans (CNRS), Alain Genot est intervenu en tant que co-responsable.
Un projet sur le cirque romain est actuellement lancé par Fabienne Gateau. Depuis 2013, les recherches menées sur les maisons romaines du site de la Verrerie mobilisent activement les équipes.
Le site de la Verrerie : maisons romaines du Ier s. av. J.-C. au IIIe s. ap. J.-C


À 300 mètres du Rhône, en rive droite, dans le quartier de Trinquetaille, le site de la Verrerie a été exploré lors de deux grandes campagnes archéologiques menées par le musée : de 1982 à 1984, puis de 2013 à 2017 (onglet 1). Suivi dès le début par les restaurateurs du musée, ce chantier illustre le parcours complet d’un objet archéologique, de sa découverte à sa valorisation au sein du musée.
Les fouilles ont révélé un quartier résidentiel occupé entre le Ier siècle av. J.-C. et le IIIe siècle apr. J.-C., avec de luxueuses demeures décorées de mosaïques, de marbres, de peintures murales, de stucs et de plafonds peints. Ces décors raffinés témoignent de la richesse et de l’identité culturelle de leurs propriétaires.
Les recherches récentes permettent d’explorer l’évolution décorative de ces habitations sur plusieurs siècles. Le projet, mené pour le musée par Marie-Pierre Rothé, repose sur la qualité des vestiges et sur une démarche scientifique pluridisciplinaire avec le concours de nombreux spécialistes et partenaires dont l’Inrap (sous-onglet 1). Une véritable enquête collective est engagée pour analyser, restituer et mettre en valeur ces décors. L’abondance des enduits peints a notamment donné lieu à une étude approfondie (sous-onglet 2). D’autres types de mobilier sont également analysés, offrant des pistes sur la datation, l’environnement, l’alimentation, les échanges commerciaux ou encore la topographie urbaine d’Arelate.


Parmi les découvertes majeures figure la maison de la Harpiste (onglet 2), nommée d’après une figure représentée sur ses murs. Datée entre 70 et 50 av. J.-C., elle révèle l’installation précoce d’Italiens aisés avant la fondation de la colonie romaine. Ses fresques, exceptionnellement bien conservées, constituent l’ensemble pictural le plus complet du milieu du Ier siècle av. J.-C. connu en France.
A cette maison, fouillée sur 105 m², s’ajoutent des maisons urbaines (domus) de la fin IIe- début IIIe siècle remarquables pour leur mosaïques et la diversité de leurs décors (onglet 3). Au moins trois d’entre elles ont été identifiées sur une surface de 1,5 hectare. Elles ont livré des œuvres majeures comme les mosaïques d’Aiôn et de Méduse, aujourd’hui pièces maitresses du musée.
Depuis les débuts, archéologues, conservateurs et restaurateurs travaillent en étroite collaboration. Ce tandem précieux permet de préserver les décors dès leur découverte, jusqu’à leur exposition. Certains sols sont déjà visibles dans les collections permanentes tandis que d’autres décors, encore dans les coulisses du musée, sont à l’étude sous l’œil attentif des archéologues, des conservateurs et des conservateurs-restaurateurs. À terme, ils viendront enrichir les collections du musée accompagnés d’objets de la vie quotidienne.