HISTORIQUE DE L'ATELIER
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L’atelier de conservation-restauration de mosaïque (ACRM) a été créé en 1992 afin de répondre aux besoins en matière de sauvegarde, d’entretien et de présentation au public du patrimoine mosaïstique mis au jour à Arles et dans sa région. Les fouilles archéologiques arlésiennes ont fourni l’essentiel des mosaïques visibles actuellement dans le musée ou sur les sites arlésiens.
L’action de l’ACRM ne s’est pas limitée à un périmètre local car fort de son expérience et de sa quasi-unicité sur le terrain de la restauration de mosaïques en France, il a pu mettre son expertise au service de la protection de pavements de nombreux sites et musées tant dans la région PACA qu’aux niveaux national et international.
L’ACRM a travaillé sur le long terme avec le musée du Louvre et a développé des coopérations culturelles avec différents pays du bassin méditerranéen (l’Albanie, l’Algérie, l’Égypte, l’Espagne, la Grèce, la Serbie, la Tunisie, la Turquie...) via des partenariats avec des instituts de recherche, ambassades et établissements publics.
LES MOSAÏQUES ARLÉSIENNES : UNE BRÈVE HISTOIRE DES COLLECTIONS
Les archives et les fouilles signalent près d'une centaine de mosaïques ayant orné l'Arelate romaine dont nombre n'ont pas traversé les âges. Le plus ancien témoignage mentionnant le dégagement d'un sol mosaïqué remonte à 1574. Les découvertes sont alors souvent occasionnées par les périodes de sécheresse provoquant la baisse du niveau du Rhône, mais rares sont les pavements signalés du XVIe au XVIIIe siècles qui ont été préservés. Il faut attendre 1831 pour que, à l'initiative d’un savant local, des fragments de mosaïques "communes" soient considérés comme d’un intérêt suffisamment grand pour être retirés du sol. Vingt ans plus tard, le procès-verbal du conseil municipal du 19 mai 1851 précise que la dépose de deux mosaïques découvertes près de l'amphithéâtre (dont l’une, représentant Oedipe, n'est plus connue que par un relevé aquarellé du peintre et archéologue arlésien François Huard) a été "effectuée avec beaucoup de précaution" par un mosaïste de Lyon. Mais, en 1896, Hippolyte Bazin ne signale encore aucune mosaïque dans son guide du touriste archéologue consacré à Arles gallo-romaine. Et ce n'est qu'en 1900 que l’on enregistre la dépose mais aussi la restauration d’un premier pavement, l'Enlèvement d'Europe.
Après un premier Inventaire des mosaïques dressé par Georges Lafaye en 1909 (comptant six mosaïques arlésiennes), l’éminent archéologue Fernand Benoit, conservateur de 1933 à 1944, rédigea une forma orbis romani, carte archéologique des Bouches-du-Rhône dans laquelle il recensa seize pavements arlésiens dont un grand nombre avait été révélé par les fouilles qu’il put mener dans l’entre-deux-guerres, en particulier dans le quartier de Trinquetaille. Mais ce sont les grands chantiers archéologiques menés par Jean-Maurice Rouquette durant plus de trente ans qui ont fourni la plus grande part des sols mosaïqués actuellement visibles dans le musée ou sur les sites arlésiens : fouilles du Crédit agricole, du boulevard des Lices, du Jardin d’Hiver, de la rue Brossolette et de la Verrerie de Trinquetaille. L'aménagement du musée en 1995 permit de donner un écrin à toutes ces découvertes.
La plus grande partie des mosaïques arlésiennes est visible aujourd’hui dans les salles d’exposition du Musée départemental, ou dans ses réserves. Mais certaines sont encore conservées in situ dans la ville.