LES MISSIONS DE L'ATELIER
En tant qu’institution publique, l’atelier de conservation-restauration du musée départemental Arles antique a pour mission de sauvegarder le patrimoine pour le mettre à disposition de tous et pour garantir sa transmission aux générations futures. Les conservateurs-restaurateurs de l’atelier du MDAA sont spécialisés dans la restauration de biens très particuliers : les mosaïques et les enduits peints antiques. Ils sont un maillon essentiel dans la chaîne opératoire intrinsèque au musée qui permet un suivi du patrimoine antique arlésien de la fouille archéologique à son exposition dans le musée : ils participent au prélèvement des pavements et parements muraux sur le site de fouille, assurent leur stockage, leur restauration et leur mise en valeur au sein du parcours d’exposition.
Présents au quotidien au musée, ils ont une mission de conservation préventive et d’entretien des collections. Les conservateurs-restaurateurs de l’atelier peuvent ponctuellement intervenir sur d’autres objets archéologiques des collections, comme des céramiques ou des éléments lapidaires. Ils prennent une part active à la stabilisation du mobilier archéologique issu des fouilles subaquatiques dans le Rhône menées par les archéologues du musée et ont pour mission la conservation du chaland romain. Ils ont un rôle actif dans la recherche appliquée aux collections du musée. Pour pouvoir bien conserver le patrimoine, il faut comprendre sa matérialité, ses mécaniques d’altération, et développer par des méthodes de recherche appliquée des protocoles d’intervention. Les conservateur-restaurateurs ont une mission de formation auprès de restaurateurs stagiaires, français et étrangers, à l’atelier ou lors de missions de coopération principalement menées dans le bassin méditerranéen.
Leurs actions pédagogiques en partenariat avec le service des publics du musée permettent une valorisation auprès d’un large public jeune et adulte (scolaire, universitaire, grand public) des principes de sauvegarde et de conservation du patrimoine archéologique à partir des travaux effectués. Les conservateurs-restaurateurs ont également un devoir de communication sur leur travail à travers la participation à des colloques et la publication de ses travaux.
Quels types de travaux pratique l’atelier ?
🔷 Des travaux d’expertise, de conseil, de diagnostic dans le cadre :
- d’études préalables à une restauration ;
- d’études sanitaires à l’échelle d’un objet ou d’une collection ;
- d’études de réaménagement de réserves ;
- de projets de mouvements d’œuvres (prêt, exposition, déménagement) ;
- d’études suites à des événements accidentels (dégât des eaux, incendies, dégradation humaine, infestation de nuisibles…) ;
- de chantier des collections.
🔷 Des travaux de restauration, en atelier :
- interventions sur des mosaïques et enduits peints déposées après fouilles ;
- sur des mosaïques anciennement restaurées.
🔷 Des travaux de conservation préventive et d’entretien des collections :
- consolidations ponctuelles ;
- protection d’œuvres conservées en extérieur et réenfouissement sur site ;
- nettoyage et veille sanitaire ;
- aménagements pour présentation au public : accrochage, platelage ;
- préparation aux manipulations et manutention ;
- dépose de sols et d’enduits peints sur site archéologique en cas d’impossibilité de conservation in situ ;
- suivi du mobilier archéologique sorti des fouilles subaquatiques.
Quels sont les cadres de travail de l’atelier ?
🔷 Des travaux en interne sur les collections arlésiennes
🔷 Des travaux en externe via des marchés publics ou des consultations simples
🔷 Des travaux de collaboration :
- avec des équipes de laboratoires de recherches spécialisés dans les matériaux du patrimoine
- avec les écoles et instituts archéologiques français à l’étranger, les services de coopération culturelle des Ambassades de France
- avec des institutions étrangères spécialisées dans le domaine de la conservation des biens culturels
Une démarche de recherche et de précaution
L'Atelier de conservation-restauration de mosaïques (ACRM) ajuste ses travaux de conservation des pavements antiques aux différents cas de figure rencontrés et accorde une place importante à la recherche de nouvelles techniques, produits et/ou protocoles d’intervention.
La recherche est nécessaire dans cette discipline car il faut impérativement comprendre les altérations des matériaux patrimoniaux, tester les produits (comparaison de résines, de mortiers, de solvants, de gels, de compresses pour un usage précis) et les méthodes d’application avant de les appliquer sur les objets du patrimoine.
Certains tests peuvent être menés en atelier (tests de nettoyage, recherche de couleur, de texture, échantillons soumis au vieillissement naturel…). Parfois, l’ACRM s'adresse à des collaborateurs extérieurs pour obtenir soit des conseils soit une assistance technique ou scientifique par le biais de partenariats (C2RMF) ou de conventions (avec le CICRP, CEREGE). Cette démarche peut déboucher sur des pratiques nouvelles (ponctuelles ou permanentes) en fonction des cas.