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Relevé de fouilles subaquatiques

LA CELLULE SUBAQUATIQUE

Corps
Amphore trouvée dans le Rhône 2023
Amphore trouvée dans le Rhône 2023, MDAA © Rémi Bénali
Amphore trouvée dans le Rhône 2023, MDAA © Rémi Bénali

À la fin des années 80, la carte archéologique du Rhône effectuée par le Drassm/Ministère de la Culture révèle la présence de riches gisements archéologiques constitués par l’enchevêtrement de dizaines de milliers d’amphores et de céramiques. Dans l’Antiquité romaine, les amphores étaient conçues en effet uniquement pour résister au transport maritime. Une fois leur destination atteinte, leur contenu était transvasé dans des contenants plus petits pour en faciliter la diffusion. Ces lourdes céramiques devenaient alors aussi inutiles qu’encombrantes. Si des exemples de recyclage sont avérés, la grande majorité d’entre elles étaient jetées à l’arrivée. Les archéologues parlent alors de zone de rupture de charge.

À cette accumulation d’amphores trouvées dans le Rhône, s’ajoutent des centaines de milliers d’objets liés aux activités portuaires (éléments d’accastillage, vaisselle de bord, vases marchandises etc.) et à la proximité de la ville d’Arles (rejets de faune, enduits peints, tuiles etc.). Au sein de ces différents gisements, plusieurs épaves antiques datées du Ier au IVe siècle apr. J.-C. ont été découvertes, essentiellement sur la rive droite du fleuve. Elles sont appelées Arles-Rhône 1, Arles-Rhône 2… Les archéologues situent ainsi le port fluviomaritime de la cité à l’époque romaine au niveau de l’actuel quartier de Trinquetaille.

Fouilles subaquatiques
Fouilles subaquatiques 2023, MDAA © Rémi Bénali
Fouilles subaquatiques 2023, MDAA © Rémi Bénali

Du fleuve au musée

Dès les premières opérations archéologiques dans le Rhône, le musée départemental Arles antique prend en charge la conservation et la restauration de la totalité des découvertes – qui appartiennent à l’État - dont une grande partie est aujourd’hui mise en valeur au sein des collections permanentes.

De 2007 à 2010, la fouille programmée du chaland Arles-Rhône 3 sous la direction de Sabrina Marlier (MDAA), Sandra Greck (association Arkeos) et David Djaoui (MDAA) aboutit à un projet ambitieux et unique, porté par le Département des Bouches-du-Rhône, en accord avec le ministère de la Culture : renflouer cette épave et agrandir le musée pour la recevoir, ainsi que quelques 500 objets en lien avec le port fluviomaritime d’Arles à l’époque romaine. Ce projet a été réalisé entre 2011 et 2013, dans le cadre de la programmation Marseille-Provence, capitale européenne de la Culture en 2013.

Depuis 2023, après une longue période d’étude et de publication de la très riche documentation amassée lors des fouilles, l’équipe retourne dans le Rhône. Son objectif scientifique est de fouiller et étudier les épaves repérées lors des missions antérieures. Ces épaves correspondent à des types de bateaux différents (chalands, allèges, navire maritime, radeau, barque…) et offrent la possibilité d’étudier un corpus unique en lien avec cet espace de navigation particulier qu’est le delta du Rhône.

En 2024, il est ainsi prévu d’étudier une petite barque antique (Arles-Rhône 15) et les dépotoirs autour. Cette opération, autorisée par l’Etat, sera réalisée en co-direction avec le CNRS (Centre Camille Jullian) et l’Inrap, et avec la collaboration du Drassm. Un programme collectif de recherches tri-annuel est également lancé. On the Rhône again pour quelques années…