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Photo du Rhône avec le titre "On the Rhône again"

ON THE RHÔNE AGAIN / LES FOUILLES 2023

Chapeau
L’opération Rhône 2023 : objectifs et enjeux d’une mission de prospection-inventaire
Cette mission, dirigée par David Djaoui (Mdaa/CD13) en co-direction avec Sabrina Marlier (Mdaa/CD13) et Pierre Poveda (CNRS/CCJ) a pour objectif le positionnement et le constat d’état d’épaves antiques.
Corps
Photo aérienne du musée
Photo aérienne du musée Rémi Bénali
Photo aérienne du musée Rémi Bénali

Dans le cadre de la reprise des opérations dans le Rhône, considérée comme une année préparatoire, l’objectif est de relocaliser, et au besoin positionner exactement des épaves découvertes et expertisées il y a une dizaine d’années dans le cadre des missions de carte archéologique conduite par le Drassm mais jamais entièrement fouillées. Cette relocalisation s’accompagnera d’un constat d’état permettant d’évaluer au mieux l’état de conservation de ces épaves.
À l’issue de cette opération, cet état des lieux devrait offrir la possibilité de définir les priorités d’étude pour le programme de recherche et de fouille pluriannuel qui sera lancé à la suite.

Dans l’absolu, une étude complète de ces différentes épaves, telles que celles réalisées pour les épaves Arles-Rhône 3 et Arles-Rhône 5, permettrait d’appréhender un corpus unique de navires en lien avec un espace de navigation
particulier. Les études et analyses conduites sur les chalands gallo-romains Arles Rhône 3 et 5, renfloué pour le premier en 2011 et étudié in situ pour le second, témoignent en effet de l’importance des données que l’on peut tirer d’épaves bénéficiant d’un tel niveau de conservation (étude architecturale, analyse du système mécanique, les manoeuvres et l’amarrage, restitution des formes et études hydrostatiques etc.).
 

La mission de prospection-inventaire aura lieu en rive droite du Rhône, soit la rive opposée au musée départemental Arles antique, entre le 21 août et le 15 septembre 2023 (photo ci-dessous) 

L’équipe de terrain
On the Rhône again 2023

L’ÉQUIPE DIRIGEANTE :
David Djaoui (Mdaa/CD13) : archéologue, spécialiste de l’étude des amphores et des inscriptions peintes. Responsable d’opération. Sabrina Marlier (Mdaa/CD13) : archéologue maritime. Co-responsable d’opération Pierre Poveda (CNRS/CCJ) : archéologue naval. Co-responsable d’opération

CHEFS D’OPÉRATION HYPERBARE, EN CHARGE DE LA SÉCURITÉ DU CHANTIER ET DES PLONGEURS :
Benoît Poinard / Emmanuel Berry (Drassm/ministère de la Culture)

ARCHÉOLOGUES :
Bérenger Debrand (Ipso Facto)
Alex Sabastia (Inrap)
Alain Genot (Mdaa/CD13)

CONSERVATRICE-RESTAURATRICE :
Marie-Laure Courboulès (Mdaa/CD13)

PHOTOGRAPHES :
Lionel Roux (CNRS/CCJ)
Jonas Forchini

ARTISTE EN RÉSIDENCE, INVITÉ :
Nicolas Floc’h : artiste photographe

INVITÉE :
Louise Contant (Musée Nationale de la Marine, Paris)

L’ÉQUIPE AU MUSÉE DÉPARTEMENTAL ARLES ANTIQUE :
La direction : Romy Wyche, directrice, et Alain, Charron, Conservateur en chef du musée, adjoint à la directrice
Le staff administratif, sous la direction de Zohra Sayah
Le service conservation, sous la direction de Soizic Toussaint
L’atelier conservation-restauration, sous la direction de Patrick Blanc
Le département des publics, sous la direction de Laurent Strippoli
Le service médiation, sous la direction de Marie Vachin
Le service communication, sous la direction de Corinne Falaschi, Robin Combal, apprenti

Mission archéologique Rhône 2023
Mission archéologique Rhône 2023 © Jonàs Forchini (14) @jonasforchini
Mission archéologique Rhône 2023 © Jonàs Forchini (14) @jonasforchini

Les partenaires de On the Rhône again

Le Service Régional de l’Archéologie, service administratif en charge de l’archéologie des eaux intérieures. 

Le Service régional de l’archéologie (SRA) est chargé au sein du pôle patrimoine de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de mettre en oeuvre sous l’autorité du préfet de région la politique de l’État en matière d’archéologie sur le territoire de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il bénéficie de l’expertise de la Commission territoriale de la recherche archéologique sud est et travaille en lien avec les autres services compétents de la DRAC en matière de protection du patrimoine, la Conservation régionale des monuments historiques (CRMH), les Unités départementales de l’architecture et du patrimoine (UDAP) et le service des Musées.
Le SRA, dirigé par un conservateur régional de l’archéologie, est composé d’archéologues (conservateurs du patrimoine, de personnels de recherche et d’administratifs). Il a pour mission d’inventorier, étudier, protéger, conserver et promouvoir le patrimoine archéologique régional à terre et dans les eaux intérieures.

Inventorier et étudier
L’évaluation du risque généré par les projets d’aménagement repose sur l’inventaire archéologique tenu à jour par le service qui regroupe toutes les informations sur les sites archéologiques connus grâce aux prospections, découvertes fortuites, fouilles, dépouillements bibliographiques et études d’archives. Le SRA instruit les autorisations d’opérations
archéologiques et en assure le contrôle scientifique.
À l’échelle régionale, il coordonne l’archéologie programmée.

Protéger et conserver
Le SRA veille à la protection du patrimoine archéologique en s’appuyant sur la réglementation
(code du patrimoine). Il participe à l’instruction des autorisations d’aménagement : lorsque des vestiges archéologiques sont susceptibles d’être atteints, des opérations d’archéologie préventive sont prescrites. Il est aussi responsable de la bonne conservation du mobilier et des archives de fouille.

Promouvoir et valoriser
Enfin, le SRA organise, mène et apporte une aide financière à la valorisation et à la diffusion de ses résultats, notamment grâce à des publications. Il s’investit aussi dans les nombreuses actions destinées au public pour lui faire découvrir les résultats des recherches régionales notamment lors des journées européennes de l’archéologie, journées européennes du patrimoine, semaine de la science et par l’édition d’un Bilan Scientifique régional accessible sur le site internet de la DRAC.

Partenaires
Pour mener à bien toutes ces missions, le SRA travaille en étroite relation avec l’ensemble des scientifiques, bénévoles et professionnels qui interviennent dans le champ de l’archéologie régionale relevant du CNRS, de l’Université, de l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP), des services archéologiques des collectivités territoriales, des opérateurs privés agréés pour intervenir dans le domaine de l’archéologie préventive.
Contact : Xavier DELESTRE,
conservateur régional de l’archéologie : xavier.delestre@culture.gouv.fr

ARCHÉOLOGIE DANS LE RHÔNE
Les recherches menées par l’équipe du Musée de l’Arles Antique s’inscrit dans le cadre d’un partenariat mis en place entre les services de l’Etat (Direction régionale des affaires culturelles/ service régional de l’archéologie) et le Conseil
départemental des Bouches-du-Rhône (musée de l’Arles antique).
L’objectif de cette mission, placée sous le contrôle scientifique du service régional de l’archéologie, est d’établir dans un premier temps un inventaire précis des épaves de toutes périodes. Cette cartographie géo-référencée devant servir par la suite à la fois à la gestion patrimoniale des sites identifiés et d’engager en fonction des enjeux de conservation et des problématiques de recherche des programmes de fouilles plus développés.
Ces recherches seront également intégrées aux projets de recherche menés sur la ville d’Arles.
Les données géo-référencées des épaves identifiées seront par ailleurs transmises par le service régional de l’archéologie au service de la Gendarmerie nationale (Brigade nautique de Martigues) qui assure une surveillance des sites dans le cadre de la convention de partenariat signée en 2022 entre le Préfet de région et le Général commandant de la région de gendarmerie nationale de Provence-Alpes-Côte d’Azur et de sécurité sud pour prévenir les pillages archéologiques.

Fouille de l’épave d’Ilovik-Paržine (Croatie). © Loïc Damelet, CNRS/CCJ. © Mission Adriboats.
Fouille de l’épave d’Ilovik-Paržine (Croatie). © Loïc Damelet, CNRS/CCJ. © Mission Adriboats.
Fouille de l’épave d’Ilovik-Paržine (Croatie). © Loïc Damelet, CNRS/CCJ. © Mission Adriboats.

Le Centre Camille Jullian, co-responsable scientifique de l’opération

Le Centre Camille Jullian (CCJ) est une Unité Mixte de Recherche qui associe deux tutelles principales, Aix Marseille Université et le CNRS, et deux tutelles secondaires, le ministère de la Culture et l’Inrap. Ses activités visent à une meilleure connaissance des sociétés du bassin méditerranéen, de la Protohistoire à la fin de l’Antiquité. Intégré à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme à Aix-en-Provence et, depuis 2020, à
l’Institut méditerranéen d’archéologie ARKAIA (www.univ-amu.fr/fr/public/institut-darcheologiemediterraneenne-
arkaia), le CCJ rassemble une centaine de personnels permanents et fédère plusieurs personnels associés (https://ccj.cnrs.fr).

Le CCJ est à la fois un laboratoire de recherche, travaillant sur de grands thèmes périodiquement
réactualisés, et un Centre de documentation archéologique méditerranéen. Par extension, c’est aussi un centre d’édition et de diffusion de l’information, et un opérateur de recherches archéologiques (prospections et fouilles), avec une compétence reconnue sur le plan national et international en archéologie sous-marine.
C’est ainsi qu’il est intervenu et intervient sur de grands sites archéologiques en milieu terrestre ou immergé. La plupart de ces chantiers, conduits dans l’interdisciplinarité, intègrent toutes les étapes d’une opération archéologique, de la mise en place du cahier des charges à la valorisation des vestiges.

L’action du CCJ relève donc de la recherche fondamentale et appliquée, par la mise en oeuvre de programmes interdisciplinaires, la formation doctorale, et le développement d’instruments de travail riches et variés (publications, bases de données, corpus…), gestion de fonds documentaires exceptionnels (bibliothèque, photothèque, aérophotothèque…), savoir-faire technique (photographie, architecture navale, topographie, infographie…).

Le CCJ est historiquement un acteur des fouilles subaquatiques réalisées dans le Rhône et ce laboratoire sera fortement impliqué dans les nouvelles recherches qui débutent le 21 août prochain. Pierre Poveda, archéologue naval et ingénieur de recherche au CNRS, co-dirigera l’opération de prospection-inventaire des épaves antiques gisant dans le lit du fleuve à Arles. Lionel Roux, photographe au CNRS, contribuera à la documentation de l’opération.

Contact : pierre.poveda@ univ-amu.fr
 

Documentation de l’épave de l’âge du Bronze de Zambratija (Croatie). © Philippe Groscaux, CNRS/CCJ. © Mission Adriboats.
Documentation de l’épave de l’âge du Bronze de Zambratija (Croatie). © Philippe Groscaux, CNRS/CCJ. © Mission Adriboats.
Documentation de l’épave de l’âge du Bronze de Zambratija (Croatie). © Philippe Groscaux, CNRS/CCJ. © Mission Adriboats.
logo drassm
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Le Drassm et l’Inrap, partenaires de l’opération

LE DRASSM
Le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm) est un service à compétence nationale de la Direction générale des patrimoines et de l’architecture du ministère de la Culture, dont la mission est de
gérer le patrimoine archéologique subaquatique et sous-marin sur l’ensemble du territoire français.
Installé à Marseille dès sa création en 1966 par André Malraux, le service n’avait initialement en responsabilité que le seul patrimoine sous-marin.
Ce n’est que lors de la fusion avec le CNRAS en 1996 que le Drassm a acquis une compétence scientifique et technique sur le patrimoine immergé dans les eaux intérieures - lacs, marais, fleuves et rivières -, auprès des directions régionales
des affaires culturelles (Drac/services régionaux de l’archéologie) et sous leur responsabilité administrative et opérationnelle.
Dans les estuaires, c’est la limite transversale de la mer (LTM) qui distingue le domaine public
maritime (à son aval) du domaine public fluvial. Cette véritable limite de la mer, en application des décrets n°2004-112 du 6 février 2004 et n° 2005-1514 du 6 décembre 2005, détermine ainsi les zones de responsabilités respectives des
préfets (en amont) et des représentants de l’État en mer (en aval – préfets maritimes et délégués du
Gouvernement pour l’action de l’État en mer outremer) et partant, des Drac et du Drassm.

Jusqu’à cette détermination, le Drassm a, pour des raisons de continuité scientifique comme de proximité géographique, conduit des fouilles dans le Rhône, le plus souvent en complément de ses opérations de carte archéologique en Camargue, le navire scientifique du service alors opérationnel, L’Archéonaute ralliant à cette occasion Arles.
Ces opérations ont permis au fil des ans d’enrichir les dépôts dans les collections du musée de plusieurs centaines d’objets ayant trait à la navigation, au commerce et aux activités du port romain d’Arles, qui ont ainsi nourri un nouveau
regard sur la relation entre la cité et son fleuve.
En 2004, une fouille plus longue a été rendue possible par le soutien financier du musée départemental Arles antique. C’est cette mission qui a permis la découverte de l’épave Arles-Rhône 3. L’histoire exceptionnelle de cette fouille, de l’étude et de la prise en charge de ce bateau fluvial, désormais classé “Trésor national”, jusqu’à sa présentation dans l’écrin modernisé du musée et à sa reconnaissance par l’Unesco au titre des “meilleures pratiques” du patrimoine culturel
subaquatique, illustrent cette relation historique particulière, qui lient le Mdaa et le Drassm.
C’est, fort de la volonté de faire vivre cette relation, que, dans le cadre de la récente convention partenariale signée avec le Département des Bouches-du-Rhône, le Drassm a répondu positivement à la sollicitation d’un appui logistique et humain à l’équipe de recherche dans le cadre de cette opération archéologique dans le fleuve, à la rentrée 2023, qui vient confirmer, si besoin en était, le dynamisme scientifique des équipes du Mdaa.

Contacts : le-drassm@culture.gouv.fr
Arnaud Schaumasse, directeur du Drassm :
arnaud.schaumasse@culture.gouv.fr

L’Archéonaute sur le Rhône lors de la campagne de carte archéologique 2005 conduite par Luc Long (Drassm). © Christine Durand, CCJ/CNRS
L’Archéonaute sur le Rhône lors de la campagne de carte archéologique 2005 conduite par Luc Long (Drassm). © Christine Durand, CCJ/CNRS
L’Archéonaute sur le Rhône lors de la campagne de carte archéologique 2005 conduite par Luc Long (Drassm). © Christine Durand, CCJ/CNRS
Diagnostic archéologique dans la calanque de Port-Miou (Cassis, Bouches-du-Rhône) (RO : Alex Sabastia, 2020) © Teddy Seguin, Inrap
Diagnostic archéologique dans la calanque de Port-Miou (Cassis, Bouches-du-Rhône) (RO : Alex Sabastia, 2020) © Teddy Seguin, Inrap
Diagnostic archéologique dans la calanque de Port-Miou (Cassis, Bouches-du-Rhône) (RO : Alex Sabastia, 2020) © Teddy Seguin, Inrap

Le Drassm et l’Inrap, partenaires de l’opération

L’INRAP
L’Institut national de recherches archéologiques préventives est un établissement public placé sous la tutelle des ministères de la Culture et de la Recherche. Il assure la détection et l’étude du patrimoine archéologique en amont des travaux d’aménagement du territoire. Il réalise chaque année plus de 2 000 opérations archéologiques (diagnostics et fouilles) en France métropolitaine et outre-mer. Ses missions, qui visent la sauvegarde par l’étude, s’étendent à l’analyse et à l’interprétation scientifiques des données de fouille ainsi qu’à la diffusion de la connaissance archéologique. Ses 2 200 agents, répartis dans huit directions régionales et interrégionales, 42 centres de recherche et un siège à Paris, en font le plus grand opérateur de recherche
archéologique européen.

Archéologie préventive sous les eaux

Les spécialistes en archéologie fluviale et maritime de l’Inrap sont chargés de détecter et d’étudier les vestiges des activités de l’Homme en mer, en lac et en rivière, qu’ils soient conservés à terre ou sous les eaux. Ports et dépotoirs portuaires, épaves, ponts, gués, moulins ou pêcheries font ainsi l’objet de diagnostics et de fouilles préventives qui participent à la construction de nos connaissances sur le rapport entretenu par les sociétés avec leur environnement maritime, lacustre ou fluvial.

Le Pôle subaquatique de l’Inrap

Le pôle subaquatique de l’Inrap a pour mission spécifique de réaliser les opérations préventives prescrites dans le domaine public maritime par le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm) et dans le domaine fluvial par les services régionaux de l’archéologie (SRA). Il compte une quinzaine
d’archéologues ou de spécialistes plongeurs, formés et qualifiés pour travailler sous l’eau jusqu’à 50 mètres. Pour repérer et cartographier les vestiges invisibles depuis la surface, les archéologues de l’Inrap recourent aux moyens de télédétection hydrographique et géophysique.
Lorsque la plongée humaine est trop contrainte (grande profondeur, turbidité, pollution, courant, etc.), les plongées s’effectuent à l’aide de ROV (robots sous-marins).
Les équipes du Pôle subaquatique de l’Inrap interviennent ainsi dans des environnements très variés, en mer comme dans les lacs, les fleuves et les rivières, sur le littoral ou loin au large des côtes, dans 50 cm d’eau ou à 500 m de profondeur comme dans les espaces à l’interface terre-eau des zones intertidales par exemple. Ses missions s’étendent à l’ensemble des eaux territoriales françaises, métropolitaines et ultra-marines.
 

Contact : Souen Fontaine,
responsable du pôle subaquatique de l’Inrap
souen.fontaine@inrap.fr