UNE MUSÉOGRAPHIE NOVATRICE

Corps
Allé des sarcophages
Allé des sarcophages, MDAA © DR
Allé des sarcophages, MDAA © DR

LA « CITÉ MUSÉALE »

La visite du musée se conçoit ici comme celle d’une cité antique. On se promène dans les allées du musée comme dans les rues de la ville, on y trouve des points de vue privilégiés sur des sculptures. Le plan libre prend en compte les trois angles du triangle qui servent d’espaces « d’articulation » dans le parcours.

"Nous avons eu l’intuition au départ de la complexité majeure de ce musée et nous avons donc fait plus qu’un bâtiment, nous nous sommes avancés sur la notion de cité muséale." H. Ciriani.

L’accueil est aménagé dans le premier angle du musée. C’est le point initial et final de la visite.

Le deuxième angle du musée constitue une transition entre le parcours chronologique jusque-là linéaire et le parcours thématique qui poursuit la visite. Il est conçu comme une « respiration » laissant entrevoir le paysage extérieur du bord du Rhône.

Le troisième angle accueille les mosaïques mises en valeur grâce à une passerelle en surplomb. Cet effet de scénographie permet en même temps de créer un point d’appel visuel.

Statut d'auguste
Auguste, MDAA © DR
Auguste, MDAA © DR

LES CIRCULATIONS

L’accueil :
L’entrée est traitée en transparence sur l’extérieur par de grandes baies vitrées qui jouent un rôle attractif d’une part en invitant le visiteur à entrer dans le musée ; d’autre part en lui offrant, une fois à l’intérieur, un vaste espace panoramique sur le reste du musée et sur la ville au loin.Ainsi, l’entrée est un espace convivial où convergent les différentes circulations du musée : départ et arrivée du parcours de visite.

Les parcours :
Henri Ciriani a structuré son architecture suivant le principe d’un parcours sensible et spectaculaire :
Mon point de vue n’est pas cinématographique, il ne s’agit pas d’un travelling mais d’une progression systématique, presque mètre par mètre […]. Ce sont les sensations collectées tout au long du parcours qui constituent l’unité de l’œuvre.

L’architecte s’est appuyé sur le programme scientifique des archéologues qui définit deux parcours. Le parcours chronologique débute à la période de la Préhistoire (2 500 av. J.-C.) et se termine à l’Antiquité tardive (VIe siècle). Il est plutôt directif et rectiligne, et ramène le visiteur à son point de départ, le hall d’entrée.
Le parcours thématique évoque de son côté plusieurs aspects de la vie romaine dans des espaces de libre circulation. On y retrouve les thèmes de l’urbanisme et des monuments, de l’organisation sociale et économique, de la vie quotidienne, des dieux et du culte des morts.

LA VISITE DES COLLECTIONS PERMANENTES
Le musée doit être perçu par le visiteur comme un espace accessible et agréable grâce à son ambiance lumineuse naturelle mais aussi comme un espace de libre échange avec les œuvres afin de rompre avec le sentiment d’un savoir pontifiant.

La visite se veut une déambulation libre à travers 3 000 m2 sans aucune cloison, au cours de laquelle se révèlent les différents éléments de la collection. Le visiteur peut suivre les deux directions définies par les scientifiques et repris dans le plan libre : un parcours chronologique court et un parcours thématique long.

Puit de  lumière
Puit lumière, MDAA © DR
Puit lumière, MDAA © DR

LA LUMIÈRE

Un élément structurant  

"La lumière, dans un espace intérieur, est ce qui y pénètre de la nature, ce qui nous situe un tant soit peu dans le cosmos." H. Ciriani.
D’un point de vue moderne, il est important de préserver la lumière dans sa qualité naturelle. D’un point de vue muséographique, elle ne doit pas être directe, trop intense ni trop colorée. Pour répondre à ces contraintes, l’architecte a choisi une lumière diffuse et homogène renforçant l’idée d’une « cité muséale ». Ainsi sont créées à l’intérieur du musée les conditions d’éclairage extérieures. Les statues, autrefois disposées dans la ville antique, peuvent à nouveau être contemplées dans leurs conditions initiales d’exposition. D’autre part, les baies vitrées, de grandes
dimensions, qui ouvrent sur la nature du côté du Rhône, accentuent l’idée d’une continuité avec l’extérieur.

Un guide pour se déplacer 

Dans le même temps, la lumière constitue le moteur de la circulation. Ainsi, le parcours chronologique commence dans une atmosphère sombre pour s’orienter progressivement vers la lumière. L’espace est ensuite baigné d’une lumière douce et uniforme venant des sheds et des
fenêtres hautes orientées vers le nord.