UN PARTI PRIS ARCHITECTURAL

Chapeau
C’est un projet "visuel" à l’architecture moderne qui a été choisi pour marquer l’entrée de la ville d’Arles. Le jury du concours a choisi, parmi dix équipes en concurrence, le projet d’Henri Ciriani : un bâtiment porteur à la fois d’une identité méditerranéenne et moderne, qui minimise la distance au passé et s’intègre dans une ville plutôt tournée vers l’histoire.
Corps
Vue de la devanture du musée
Vue de la devanture du musée, MDAA © Christian Rombi
Vue de la devanture du musée, MDAA © Christian Rombi

Une organisation tripartie

Le choix d’un parti pris architectural fort se réalise dans la figure du triangle qui répond parfaitement aux trois missions d’un musée archéologique. Le bâtiment s’articule autour d’un centre, le patio, et définit ainsi trois secteurs : le secteur scientifique (ci-dessous en rose) regroupe aujourd'hui les opérations de restauration, de conservation et d’archéologie ; le secteur culturel (ci-dessous en vert) constitue, avec la bibliothèque, les bureaux et les salles d’ateliers, le lieu de diffusion et de transmission des vestiges du passé ; le secteur d’exposition permanente (ci-dessous en bleu) est un vaste espace de respiration au coeur de la composition, consacré à la présentation des collections permanentes.

Façade architecturale du musée
Façade architecturale, CG13 © Michel Lacanaud
Façade architecturale, CG13 © Michel Lacanaud

Un projet moderne 

Conformément aux règles de la construction moderne, Henri Ciriani utilise une structure poteau/poutre pour concevoir le bâtiment. Il crée une trame régulière permettant d’offrir un espace ouvert, flexible et dénué de mur de refend (de mur plein porteur).  

Ensuite il travaille l’espace selon le principe du « plan-libre » : la structure se compose donc de plus de deux cents poteaux en béton reposant sur des pieux atteignant trente-cinq mètres de profondeur en raison de la nature instable du terrain marécageux en bordure du Rhône. L’architecture se plie également à la règle de l’ornement minimal. La plupart des parois, sols, murs et plafonds sont laissés bruts ou peints en blanc, ce qui engendre dans l’édifice une double impression de permanence et de monumentalité. De la même manière, la façade respecte le principe de sobriété décorative avec l’utilisation d’un verre boulonné de couleur uniforme. Le sol, également réalisé dans une matière brute uniforme et noble, est en pietra serena (pierre de Florence, gris clair).

Une partie de mon travail consistait donc à travailler sur cette pauvreté de l’espace intérieur […] l’idée qu’il faille dilater l’espace intérieur l’agrandir, faire que dix mètres carrés en paraissent douze […]. Ensuite évacuer ce qui peut paraître blesser, les violences, les arêtes, tendre vers le sphérique.

Photographie de Henri Ciriani
Henri Ciriani © DR
Henri Ciriani © DR

Trois points fondateurs par Henri Ciriani 

🔹 La prise en compte du contexte : le projet du musée, mis au concours en 1983-1984, avait pour ambition d’apporter une nouvelle pièce à l’histoire de la ville. 

🔹 Le choix d’un parti pris architectural fort : la forme du triangle répond à l’ovale parfait de l’amphithéâtre romain. De plus, cette forme a la capacité de s’adapter aux évolutions du programme, qui est passé de 6 000 m2 à 7 400 m².
  
🔹 Le rôle de la lumière : l’architecture du musée est entièrement subordonnée au besoin de lumière naturelle.