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visite des collections

CHALAND ARLES-RHÔNE 3

Chapeau
L’épave Arles-Rhône 3 a été fouillée, renflouée puis restaurée avant d’être installée dans les collections du musée départemental Arles antique dans une aile du musée spécifiquement construite pour l’occasion. Présentée au public depuis 2013, elle constitue une des pièces maitresses du musée.
Corps
Chaland Arles-Rhône 3
Chaland Arles-Rhône 3, MDAA © Rémi Bénali
Chaland Arles-Rhône 3, MDAA © Rémi Bénali

Cette épave est celle d’un chaland, un bateau à fond plat destiné à la navigation fluviale. Celui-ci a fait naufrage dans le port d’Arles au milieu du Ier siècle avec toute sa cargaison, son mobilier de bord, ses équipements de navigation (mât de halage et pelle de gouverne) et sa monnaie votive (porte-bonheur) encore en place. Un ensemble d’autant plus exceptionnel que sa coque, qui mesure 31 m de longueur, est quasiment complète et qu’elle a conservé tous ses aménagements internes. 

Ce bateau a été construit dans la section inférieure du bassin rhodanien, dans un chantier naval important, possiblement les chantiers navals d’Arles dont César évoque l’importance (La guerre civile I, 36, 4). La construction de sa coque a nécessité l’apport de nombreux arbres (chênes et sapins, entre 50 et 77) débités en planches assemblées entre elles au moyen de nombreux clous en fer (près de 1700). Son étanchéité a été réalisée à l’aide de chiffons de laine trempés dans de la poix (résine de pin chauffée) et disposés entre les planches. On compte plusieurs inscriptions frappées à froid sur les pièces de la coque, sans doute relatives à l’approvisionnement en bois de sa construction.

Ce chaland était destiné au transport de marchandises dans la section inférieure du Rhône. Lors de son dernier voyage, il transportait une cargaison de 21 tonnes de pierres calcaires. Provenant des carrières de Saint-Gabriel (Tarascon), elles étaient destinées à alimenter les chantiers de construction arlésiens (aménagements de quais, construction de domus…) ou de Camargue (construction de villas, fermes, voies etc.). Le chargement de pierres était disposé dans un caisson central, constitué de 140 éléments amovibles. Le caractère modulable du caisson, qui pouvait être ajusté à la demande, conduit à envisager le transport d’autres types de marchandises : ballots de laine, céréales, sel, et même des animaux (chèvres, moutons) comme l’atteste la découverte de champignons liés à leurs déjections découverts piégés dans la poix du bateau.

Dirigé à l’aide d’une grande rame gouvernail axiale (chêne), le chaland se laissait porter, à la descente, par le courant alors que pour remonter le fleuve, le bateau devait être halé, c’est-à-dire tiré depuis la berge à l’aide de cordes accrochées en haut du mât (frêne). À l’époque romaine, le halage sur le Rhône était assuré par des hommes et on estime qu’il fallait environ une vingtaine de haleurs pour tracter le bateau chargé au maximum. 

C’est un événement violent qui a causé le naufrage du bateau, sans doute englouti au cours d’une de crue.

Caractéristiques techniques 
RHO.2004.AR3.1 Le chaland Arles-Rhône 3
Bois (coque et aménagements internes) et fer (assemblages)
Milieu du Ier siècle de notre ère
H. 379 x L. 3112 x l. 290 cm 
Arles, fouilles du Rhône (rive droite), 2004-2011