BUSTE DE VÉNUS
Il représente Aphrodite, la déesse grecque de l'amour qui fut assimilée à Vénus dans le panthéon romain. Le nez est cassé. Sa coiffure est composée d'un bandeau et d'un chignon bas sur la nuque. Au sommet de la tête, un trou marque l’emplacement d’une pièce rapportée aujourd'hui disparue, peut-être pour y placer un petit bijou en forme d'étoile divine.
Le buste, volontairement biaisé à la hauteur de la poitrine, indique qu'il devait appartenir à une sculpture réalisée en deux parties. Travaillé indépendamment, il venait probablement s'ajuster par la suite au reste du corps qui portait le vêtement (un chiton). Ce procédé, ainsi que le traitement de l'épaule gauche d'où glisse le tissu, rapproche l'Aphrodite arlésienne du type d’une sculpture acéphale dite "Aphrodite à la tortue" (conservée à Berlin) où le buste était séparé du corps de la même façon. À l'origine, la statue complète de la déesse décorait sans doute le mur de scène du théâtre romain d'Arles.
Une hypothèse récente d’une spécialiste la restitue en Vénus dite "Génitrix" (mère en latin), à la fois protectrice et fondatrice de la dynastie de la "gens Iulia" à laquelle appartenait Jules César. Elle devait être exposée en parallèle d'une autre statue de Vénus de même hauteur montrant la facette armée et victorieuse de la déesse ou Vénus "Victrix" (celle qui dépose les armes après l'obtention de la victoire), la célèbre Vénus d’Arles exposée au musée du Louvre. Leur présence aux côtés de l'effigie colossale d'Auguste aurait été un moyen pour l'empereur de souligner son lien de filiation divine avec César, le fondateur de la colonie d'Arelate, qui se disait descendant de la déesse. Il s'imposait ainsi comme son successeur légitime à la tête du pouvoir.
Caractéristiques techniques
FAN.1992.405 Buste de Vénus
Marbre
Fin du Ier siècle avant J.-C., début du Ier siècle après J.-C.
H. 58 X l. 46 X prof. 34 cm
Arles, théâtre antique, 1823