BOUCLIER VOTIF D'AUGUSTE

Le monument témoigne de l'importance des liens politiques entre Rome et Arles. En janvier 27 av. J.-C., Octave, petit-neveu et fils adoptif de Jules César, reçoit le titre d'Auguste, titre emprunté au vocabulaire religieux.

Le Sénat, acquis à sa cause, lui remet alors un bouclier en or ou en bronze doré célébrant ses vertus de premier citoyen romain et l'expose dans la Curie. Cet événement important marque l'étape suprême de l'ascension d'Auguste vers le pouvoir absolu. 

Un an seulement après sa consécration dans la capitale, une copie en marbre du bouclier de Rome est érigée à Arles, peut-être à l’occasion du passage de l'Empereur dans la colonie à son retour d’Espagne en 26 av. J.-C où il était allé pacifier la Catalogne. Le centre monumental de la cité est alors au début de sa construction. 

Le texte de Rome est connu par le testament politique d’Auguste, les Res Gestae divi Augusti, il a été reproduit sur le monument arlésien, mais en changeant la date, le huitième consulat et non le septième d’Octave. 

« Le Sénat et le peuple romain à l’empereur César Auguste fils du divin (César), consul pour la huitième fois, ont offert ce bouclier pour sa vaillance, sa clémence son sens de la justice et son sens du devoir envers les dieux et la patrie ».

L’inscription est un hommage rendu à celui qui est devenu le Princeps, c’est-à-dire le premier des citoyens. L’empereur s’est emparé légalement des pouvoirs, il commande à la ville et aux armées, il fait les lois et peut opposer son véto tout en bénéficiant de l'inviolabilité physique et sacrée.

Caractéristiques techniques  
CRY.51.00.95, Bouclier votif d'Auguste
Marbre de Carrare 
26 avant J.-C. 
H. 100 X l. 98 X prof. 9,5 cm
Arles, galerie nord des cryptoportiques, 1951