Maison de la Harpiste

LA MAISON DE LA HARPISTE

22/08/2022
L'aventure archéologique de la maison de la Harpiste se poursuit au château d'Avignon (en Camargue).
Visite de la salle d'étude des enduits peints
Visite de la salle d'étude des enduits peints © Rémi Bénali
Visite de la salle d'étude des enduits peints © Rémi Bénali

L’étude des peintures de la maison romaine de la Harpiste, mises au jour à Arles dans le quartier de Trinquetaille, se poursuit dans une annexe du château d’Avignon. L’équipe d’étude, constituée de deux archéologues et une restauratrice du musée, travaille sous la direction scientifique d’un toichographologue de l’Inrap*, au sein d’un laboratoire installé dans une pièce aménagée par le Département.

Après la recomposition et l’analyse, en 2021, d’un premier décor qui ornait une pièce du rez-de-chaussée, l’équipe s’est penchée en 2022 sur le décor découvert dans le même espace mais qui correspond à l’étage de la maison.

Un décor varié et riche d’enseignements

Le travail de recomposition a de nouveau permis un réassemblage de grandes plaques qui offrent une bonne connaissance du décor et apportent des données architecturales importantes sur ces étages rarement documentés. La hauteur de la pièce est ainsi connue et le décor présente une richesse à l’égal du soin apporté à certains espaces du rez-de-chaussée. L’ornementation s’inscrit toujours dans une pure tradition du deuxième style pompéien, soit un décor d’inspiration architecturale avec colonnes, piédestaux, blocs d’assises ou orthostates traités en trompe l’œil. La palette chromatique variée laisse une place importante au rouge vermillon, cette couleur issue du très coûteux minerai de cinabre qui témoigne encore du luxe de cette maison.

À l’issue de ces phases de remontage, la documentation de l’ensemble a été réalisée (photos, dessins, observations techniques, enregistrement des données…), qui permettra au spécialiste de l’Inrap la finalisation d’une restitution du décor et de la pièce, et la rédaction d’un rapport scientifique.

Un travail toujours en cours et de longue haleine

En attendant la finalisation de ces travaux de recherche, le travail se poursuit, depuis cet été, par l’étude d’un nouveau décor très attendu : celui de la pièce d’apparat qui a livré la représentation de personnages de grande taille, dont la désormais célèbre harpiste. On a déjà pu souligner le caractère exceptionnel de ces peintures dites “mégalographiques” qui correspondent également à la mode du deuxième style pompéien, mais dont aucun exemple n’était jusqu’alors connu en Gaule.

L’étude confirmera d’ici quelques semaines si les fragments découverts lors de la fouille permettent des recompositions conséquentes et une compréhension globale du décor, avec notamment l’identification de nouveaux personnages.

Il vous sera possible de suivre le travail réalisé par les archéologues lors des journées européennes du patrimoine (les 17 et 18 septembre).